2010-2019
Les aider à rentrer
Avril 2010


Les aider à rentrer

Nous aidons le mieux les enfants de Dieu quand nous leur fournissons des moyens d’augmenter leur foi en Jésus-Christ et en son Évangile rétabli lorsqu’ils sont jeunes.

Mes frères et sœurs, notre Père céleste veut que nous l’aidions à ramener ses enfants d’esprit auprès de lui et a besoin de notre aide. Aujourd’hui, je parle des jeunes qui sont déjà dans sa vraie Église et qui ont donc commencé leur voyage de retour vers leur foyer céleste sur le sentier étroit et resserré. Il veut qu’ils acquièrent tôt la force spirituelle nécessaire pour rester sur le sentier. Et il a besoin de notre aide pour les ramener rapidement sur le chemin s’ils commencent à errer.

Lorsque j’étais jeune évêque, j’ai commencé à voir clairement pourquoi le Seigneur veut que nous fortifiions les enfants lorsqu’ils sont jeunes et que nous venions rapidement à leur secours. Je vais vous raconter l’histoire d’une jeune personne qui représente les nombreuses que j’ai essayé d’aider au fil des ans.

Elle s’est assise en face de mon bureau d’évêque. Elle m’a parlé de sa vie. Elle avait été baptisée et confirmée membre de l’Église à l’âge de huit ans. Il n’y avait pas de larme dans ses yeux tandis qu’elle racontait les vingt ans et plus qui avaient suivi mais il y avait de la tristesse dans sa voix. Elle a expliqué qu’elle s’était engagée sur la mauvaise pente quand elle avait décidé de côtoyer des personnes qui, pensait-elle, étaient passionnantes. Elle avait commencé à enfreindre ce qui lui paraissait à première vue les commandements les moins importants.

Elle avait d’abord éprouvé un peu de tristesse et une pointe de culpabilité. Mais les moments passés avec ses amis lui donnaient le sentiment nouveau d’être appréciée et, de ce fait, ses résolutions occasionnelles de se repentir lui semblaient de moins en moins importantes. À mesure que la gravité de ses infractions aux commandements augmentait, le rêve d’un foyer éternel heureux semblait s’effacer.

Assise en face de moi, elle se disait malheureuse. Elle voulait que je la fasse sortir du piège du péché dans lequel elle se trouvait emprisonnée. Mais le seul moyen qu’elle avait de s’en sortir était d’exercer sa foi en Jésus-Christ, d’avoir le cœur brisé, de se repentir et ainsi d’être purifiée, changée et fortifiée par l’expiation du Seigneur. Je lui ai rendu témoignage que c’était toujours possible. Et cela l’a été, mais cela a été beaucoup plus dur que si elle avait exercé sa foi tôt dans la vie pour son voyage de retour vers Dieu et lorsqu’elle avait tout juste commencé à errer.

Ainsi nous aidons le mieux les enfants de Dieu quand nous leur fournissons des moyens d’augmenter leur foi en Jésus-Christ et en son Évangile rétabli lorsqu’ils sont jeunes. Puis, s’ils s’écartent du sentier, nous devons les aider à raviver rapidement cette foi avant qu’elle ne s’éteigne.

Vous et moi pouvons donc nous attendre à avoir continuellement des occasions d’aider des voyageurs parmi les enfants de Dieu. Le Sauveur nous a dit pourquoi il en serait ainsi lorsqu’il a décrit le voyage périlleux que tous les enfants d’esprit de Dieu doivent faire pour retourner à lui, en passant par les brouillards créés par le péché et Satan :

« Entrez par la porte étroite. Car large est la porte, spacieux est le chemin qui mènent à la perdition, et il y en a beaucoup qui entrent par là.

« Mais étroite est la porte, resserré le chemin qui mènent à la vie, et il y en a peu qui les trouvent1. »

Prévoyant les besoins de ses enfants, notre Père céleste aimant a placé des panneaux indicateurs et des sauveteurs le long de leur chemin. Il a envoyé son Fils, Jésus-Christ, pour que le passage sûr soit possible et visible. Il a appelé pour être son prophète à notre époque Thomas S. Monson. Depuis sa jeunesse, le président Monson enseigne non seulement comment rester sur le sentier mais aussi comment secourir les personnes qui ont été égarées vers le chagrin.

Notre Père céleste nous a placés à un grand nombre de postes différents pour que nous fortifiions les voyageurs et, si besoin est, que nous les conduisions en lieu sûr. Nos responsabilités les plus importantes et les plus déterminantes se trouvent dans la famille. Elles sont importantes car la famille a la possibilité, au début de la vie de l’enfant, d’affermir ses pas sur le chemin qui mène à son foyer céleste. Les parents, les frères et les sœurs, les grands-parents, les tantes et les oncles sont des guides et des sauveteurs plus efficaces grâce aux liens d’amour qui caractérisent naturellement la famille.

La famille a un avantage les huit premières années de la vie de l’enfant. Dans ces années protégées, grâce à l’expiation de Jésus-Christ, l’utilisation des brouillards de ténèbres de Satan destinés à cacher le sentier menant au foyer céleste est bloquée. Dans ces années précieuses, le Seigneur aide la famille en appelant des personnes à la Primaire pour aider à fortifier l’enfant spirituellement. Il permet également que des détenteurs de la Prêtrise d’Aaron bénissent et distribuent la Sainte-Cène. Dans les prières de Sainte-Cène, les enfants entendent la promesse qu’ils pourront un jour recevoir le Saint-Esprit pour guide s’ils obéissent à ses commandements. De ce fait, ils sont plus forts pour résister à la tentation, quand elle se présente, puis, plus tard, pour aller au secours d’autrui.

Beaucoup d’évêques de l’Église sont inspirés à appeler à la Primaire les membres les plus forts de la paroisse pour qu’ils servent les enfants individuellement. Ils se rendent compte que, si les enfants sont affermis avec la foi et le témoignage, il y aura moins de risques qu’ils aient besoin d’être secourus lorsqu’ils seront adolescents. Ils ont conscience qu’un fondement spirituel fort peut faire la différence pendant toute une vie.

Nous pouvons tous aider. Les grands-mères, les grands-pères et tous les membres qui connaissent un enfant peuvent aider. Nul besoin d’un appel officiel à la Primaire. L’âge non plus n’est pas une condition pour aider. Une femme qui apportait ainsi son aide faisait partie, lorsqu’elle était jeune, du bureau général de la Primaire qui a contribué à la création de la devise CLB.

Elle ne s’est jamais lassée de servir les enfants. À sa demande, elle a enseigné, dans la Primaire de sa paroisse jusqu’à ce qu’elle atteigne presque les quatre-vingt-dix ans. Les petits enfants sentaient qu’elle les aimait. Ils voyaient son exemple. Ils apprenaient avec elle les principes simples de l’Évangile de Jésus-Christ. Et, surtout, grâce à son exemple, ils apprenaient à ressentir et à reconnaître le Saint-Esprit. Et, lorsqu’ils le faisaient, ils étaient bien engagés sur le chemin de la foi nécessaire pour résister à la tentation. Il y avait moins de risques qu’ils aient besoin d’être secourus et ils se préparaient à aller au secours d’autrui.

Lorsque nos enfants étaient petits, j’ai appris le pouvoir de la foi simple placée dans la prière et le Saint-Esprit. Notre fils aîné n’était pas encore baptisé. Nous, ses parents, ainsi que les instructeurs de la Primaire et les serviteurs de la prêtrise, avions essayé de l’aider à ressentir et à reconnaître l’Esprit et à savoir comment recevoir son aide.

Un après-midi, ma femme l’avait emmené chez une dame qui lui apprenait à lire. Nous avions prévu que j’aille le rechercher quand je rentrerais du travail.

Sa leçon s’est terminée plus tôt que prévu. Il était sûr de connaître le chemin du retour. Il a donc commencé à marcher. Il a dit plus tard qu’il était tout à fait sûr de lui et qu’il se faisait une joie d’être seul à faire ce trajet. Après un petit kilomètre de marche, il a commencé à faire sombre. Il a pris conscience qu’il était encore très loin de chez lui.

Il se souvient encore que les feux des voitures qui passaient à côté de lui étaient flous à cause de ses larmes. Il se sentait petit et n’avait plus le sentiment d’être le garçon confiant qui avait entrepris de rentrer chez lui tout seul à pied. Il se rendait compte qu’il avait besoin d’aide. Il s’est ensuite souvenu de quelque chose. Il savait qu’il était censé prier. Alors il a quitté la route et s’est dirigé vers des arbres qu’il voyait à peine dans l’obscurité. Il a trouvé un endroit où s’agenouiller.

À travers les buissons, il a entendu des voix qui s’approchaient de lui. Deux jeunes personnes l’avaient entendu pleurer. Lorsqu’elles sont arrivées près de lui, elles lui ont demandé : « Est-ce qu’on peut t’aider ? » À travers ses larmes, il leur a dit qu’il était perdu et qu’il voulait rentrer chez lui. Elles lui ont demandé s’il connaissait son numéro de téléphone ou son adresse. Il ne les connaissait pas. Elles lui ont demandé s’il connaissait son nom. Ça, il le connaissait. Elles l’ont emmené chez elles, près de là. Elles ont trouvé notre nom de famille dans un annuaire téléphonique.

Quand j’ai reçu le coup de téléphone, je me suis précipité au secours de mon fils. J’étais reconnaissant que des personnes gentilles aient été placées sur son chemin. Et j’ai toujours été reconnaissant qu’il ait appris à prier avec la foi qu’il recevrait de l’aide s’il était perdu. Cette foi l’a conduit vers la sécurité et lui a amené des sauveteurs plus de fois qu’il ne peut les compter.

Le Seigneur a mis en place un système de secours et de sauveteurs dans son royaume. Dans sa sagesse, il a inspiré ses serviteurs de mettre en place les façons les plus efficaces de nous fortifier et de placer les meilleurs sauveteurs au moment où nous passons par l’adolescence.

Vous connaissez deux programmes efficaces que le Seigneur a donnés. L’un, pour les jeunes filles, s’appelle Mon progrès personnel. L’autre, pour les détenteurs de la Prêtrise d’Aaron, s’appelle le Devoir envers Dieu. Nous invitons les jeunes de la génération montante à voir le potentiel qu’ils ont d’acquérir une grande force spirituelle. Et nous supplions les personnes qui s’occupent de ces jeunes de faire ce que le Seigneur attend d’elles pour les aider. Puisque l’avenir de l’Église dépend de ces jeunes, nous sommes tous concernés.

Ces deux programmes ont été améliorés mais leur objectif reste inchangé. Le président Monson l’a exprimé ainsi : « [Nous devons] apprendre ce que nous devons apprendre, faire ce que nous devons faire et être ce que nous devons être2 ».

Le livret Mon progrès personnel indique clairement aux jeunes filles son objectif : « Le programme Mon progrès personnel utilise les huit idéaux des Jeunes Filles pour t’aider à comprendre plus complètement qui tu es, pourquoi tu es ici-bas et ce que tu dois faire en tant que fille de Dieu pour te préparer au jour où tu iras au temple pour contracter des alliances sacrées ».

Il stipule également que les jeunes filles prendront des engagements, les rempliront et feront rapport de leurs progrès à l’un de leurs parents ou à une dirigeante. Il fait aussi la promesse suivante : « Les actions que tu mets en place en travaillant à ton progrès personnel, comme la prière, l’étude des Écritures, le service et la tenue d’un journal personnel, deviendront des habitudes personnelles quotidiennes. Ces habitudes fortifieront ton témoignage et t’aideront à apprendre et à progresser tout au long de ta vie3 ».

Le programme du Devoir envers Dieu des jeunes gens de la Prêtrise d’Aaron a été renforcé et condensé. Il sera contenu dans un seul livre simple pour les trois offices de la Prêtrise d’Aaron. Les jeunes gens et leurs dirigeants recevront un exemplaire de ce nouveau livre. C’est un outil très utile. Il fortifiera le témoignage des jeunes gens et leur relation avec Dieu. Il les aidera à apprendre à remplir leurs devoirs de la prêtrise et à vouloir les accomplir. Il resserrera leurs liens avec leurs parents, avec les membres de leur collège et avec leurs dirigeants.

Ces deux programmes accordent une grande importance aux efforts des jeunes eux-mêmes. Ils sont invités à apprendre et à faire des choses qui seraient difficiles pour n’importe qui. Je ne me souviens pas avoir eu, dans ma jeunesse, tant de choses difficiles à faire. Oh, à quelques occasions on m’a demandé de relever ce genre de défis mais ce n’était que de temps en temps. Ces programmes nécessitent de la constance, beaucoup d’efforts et une accumulation du savoir et des expériences spirituelles au fil des ans.

En y réfléchissant, je me suis rendu compte que les pages de ces livrets sont la représentation matérielle de la confiance que le Seigneur a en la génération montante et en tous ceux d’entre nous qui les aiment. Et j’ai eu la preuve que cette confiance est méritée.

Lors de visites, j’ai vu des collèges de la Prêtrise d’Aaron en action. J’ai vu des jeunes gens qui apprenaient, qui faisaient des projets pour faire ce que Dieu veut, puis qui faisaient ce à quoi ils s’étaient engagés et parlaient aux autres de la façon dont ils avaient été changés spirituellement. Tandis que je regardais et que j’écoutais, il apparaissait clairement que, dans l’assemblée, les pères, les mères, les dirigeants, les amis et même les voisins étaient touchés par l’Esprit quand ils écoutaient les jeunes gens témoigner de la façon dont ils avaient été fortifiés. Les jeunes étaient édifiés lorsqu’ils rendaient témoignage et les personnes qui essayaient de les aider à s’élever l’étaient également.

Le programme des Jeunes Filles comporte les mêmes outils efficaces pour accroître la force spirituelle des jeunes filles et nous donner l’occasion d’aider. Mon progrès personnel aide les jeunes filles à se préparer à recevoir les ordonnances du temple. Elles peuvent s’appuyer sur l’exemple des mères, des grands-mères et de toutes les femmes justes qui les entourent à l’église. J’ai vu comment des parents avaient aidé leur fille à réaliser ses buts et ses rêves en remarquant et en appréciant toutes les bonnes choses qu’elle fait.

Il y a quelques jours seulement, j’ai vu une mère aux côtés de sa fille lorsqu’elles ont reçu une distinction pour avoir été toutes les deux un exemple de femme ou de jeune fille accomplie. Quand elles m’ont parlé de ce que cela signifiait pour elles, jressenti l’approbation et l’encouragement du Seigneur pour nous tous.

La plus grande des aides que nous pourrons apporter à ces jeunes sera de leur faire sentir que nous sommes confiants qu’ils sont sur le chemin qui les ramènera à Dieu et qu’ils peuvent y arriver. Et la meilleure façon de le faire, c’est de les accompagner. Comme le sentier est raide et parfois rocailleux, ils sont parfois découragés et il leur arrive même de trébucher. Par moments, ils peuvent se méprendre sur leur destination et errer en essayant d’atteindre des buts qui ont moins d’importance dans l’éternité. Ces programmes inspirés réduisent ces risques car ils poussent les jeunes à inviter et à recevoir la compagnie du Saint-Esprit.

La meilleure chose que nous puissions dire aux jeunes, c’est qu’ils ne peuvent retourner auprès de notre Père céleste que s’ils sont guidés et corrigés par l’Esprit de Dieu. Donc, si nous voulons faire preuve de sagesse, nous devons encourager tout ce qui favorise la compagnie du Saint-Esprit, en faire l’éloge et en être un exemple. Lorsqu’ils nous font part de ce qu’ils font et de ce qu’ils ressentent, nous devons nous-mêmes nous être qualifiés pour avoir l’Esprit. Ils sentiront alors l’approbation de Dieu dans nos félicitations et nos sourires. Et si nous ressentons le besoin de les rappeler à l’ordre, ils percevront, dans nos paroles, notre amour et l’amour de Dieu et non la réprimande et le rejet, qui peuvent permettre à Satan de les éloigner encore plus.

L’exemple dont ils ont le plus besoin de notre part, c’est que nous fassions ce qu’ils doivent faire. Nous devons prier pour avoir les dons de l’Esprit. Nous devons méditer sur les Écritures et les paroles des prophètes vivants. Nous devons faire des projets qui ne sont pas seulement des souhaits mais également des alliances. Ensuite nous devons tenir nos promesses envers le Seigneur. Et nous devons édifier les autres en leur permettant de recevoir les bénédictions de l’Expiation que nous avons reçues.

Notre vie doit être un exemple de la fidélité constante et prolongée que le Seigneur attend. Si c’est le cas, nous les aiderons à avoir, par l’Esprit, l’assurance que, s’ils continuent, ils entendront les paroles suivantes d’un Sauveur et d’un Père céleste aimants : « C’est bien, bon et fidèle serviteur ; tu as été fidèle en peu de chose, je te confierai beaucoup ; entre dans la joie de ton maître4. » Et nous, qui les aidons sur le chemin, nous entendrons ces paroles avec joie.

Je témoigne que le Seigneur vous aime, vous et chaque enfant de Dieu. Nous appartenons à son royaume, qui a été rétabli avec les clés de la prêtrise par l’intermédiaire de Joseph Smith, le prophète. Thomas S. Monson est le prophète du Seigneur aujourd’hui. Je promets à chacun de vous que, si vous suivez les directives inspirées qui se trouvent dans la vraie Église de Jésus-Christ, nos jeunes et nous, qui les aidons et les aimons, nous pourrons retourner sains et saufs chez nous, auprès de notre Père céleste et du Sauveur, pour vivre en famille et dans la joie pour toujours. Au nom de Jésus-Christ. Amen

Notes

  1. 3 Néphi 14:13-14.

  2. Thomas S. Monson, « Apprendre, agir, être », Le Liahona, nov. 2008, p. 67.

  3. Jeunes Filles, Mon progrès personnel, livret, 2009, p. 6.

  4. Matthieu 25:21.