2004
« Trouve les missionnaires pour moi »
Mars 2004


« Trouve les missionnaires pour moi »

En 1998, mon père avait une maladie grave. Un an plus tôt, il avait été amputé d’une jambe juste au dessus du genou. Cela avait entraîné divers problèmes circulatoires et beaucoup de souffrances et d’infection. Les médecins ont conclu qu’il devait encore être amputé d’une partie du fémur, l’os de la cuisse. Nous avons passé de nombreux jours dans une grande inquiétude et une profonde tristesse.

Comme ma ville était petite et n’avait pas les installations nécessaires pour suivre un problème de santé aussi grave, mon père a été transporté dans un hôpital de Marília, au Brésil, où habite ma sœur, pour subir des analyses et un traitement lourd. Mais rien ne semblait apporter de solution et de nombreux jours se sont écoulés. Je suis allé à Marília pour être avec mes parents et nous avons tous cherché à nous fortifier et à nous réconforter.

Mes parents étaient membres de l’Église mais je ne l’étais pas. J’avais même parfois agi contre l’Église et nié la véracité du Livre de Mormon. Mais chaque fois que j’allais rendre visite à mon père à l’hôpital, il ne me parlait que d’une chose. « Luisinho, trouve les missionnaires pour moi ! J’ai besoin d’une bénédiction. » J’avais cherché les missionnaires, mais je n’arrivais pas à les trouver. Maintenant, il ne restait pas beaucoup de temps.

La veille de son opération, je suis retourné le voir. Ce jour là, nous avions particulièrement peur. Nous savions que le traitement n’avait pas fonctionné et que, le lendemain matin, on devait faire une radiographie à mon père pour voir jusqu’à quelle hauteur le médecin devrait l’amputer.

Ce jour-là, mon père a demandé autre chose. Assis sur son lit, il mettait sa prothèse de manière à pouvoir se promener avec ma mère dans les couloirs de l’hôpital et passer voir ses amis qui avaient été opérés ce matin-là. En se levant, il a dit : « Luisinho, va m’acheter de l’eau s’il te plaît. »

J’ai immédiatement descendu les escaliers et suis sorti pour aller chercher une bouteille d’eau. Pendant que je marchais, j’ai vu un groupe de missionnaires dans la rue. Je n’ai plus pensé à l’eau. Je me suis mis à courir derrière eux et le seul mot que j’ai pu prononcer était : « Frère ! » Ils se sont arrêtés et j’ai réussi à leur expliquer la situation de mon père.

Quand ma mère et moi avons quitté l’hôpital plus tard dans la journée, nous avons vu frère Alves et son compagnon entrer pour passer voir mon père. Ce soir-là, il nous a appelés au téléphone. Il nous a dit qu’il avait aussi eu la visite du président de mission et qu’il avait enfin reçu la bénédiction qu’il voulait tant.

Nous avons passé la nuit à nous demander quels seraient les résultats de la radiographie, le lendemain matin. Cependant, quelque chose nous rassurait.

Le lendemain matin, nous avons été réveillés par la sonnerie du téléphone. C’était mon père. Il a dit « Venez me chercher. Je peux partir. » Nous ne tenions plus de joie quand il nous a expliqué que l’infirmière et le médecin qui l’avaient examiné ne pouvaient pas comprendre ce qui était arrivé. Ils ont demandé : « Qu’avez-vous fait pendant la nuit pour que votre radio si nette et votre os si parfait ? »

Au souvenir de ce jour-là, je ressens de plus en plus que la prêtrise est réelle et qu’elle est ici-bas à nouveau. Dans les trois mois qui ont suivi, j’ai reçu un témoignage et je me suis fait baptiser. J’ai été ensuite missionnaire dans la mission de Rio de Janeiro nord, rendant témoignage des choses que je sais être vraies et exprimant mon amour pour elles.

Luis Roberto Ramos de Sá Filho est membre de la branche de Avaré, du district de Botucatu, au Brésil.