Quand la maison devient le centre de formation missionnaire (CFM au foyer)
Ce n’était pas facile de décider de faire une mission pendant le confinement sanitaire qui a eu lieu de mars à avril. À quoi allait ressembler la mission ? Ne valait-il pas mieux reporter le départ ?
De nombreux jeunes ont choisi de faire confiance au Seigneur et n’ont pas changé leurs plans. Cependant, les circonstances, elles, avaient bien changé.
La possibilité de découvrir un nouveau pays, son peuple et sa culture s’est vite effacée puisque « les quatre coins de la terre » se sont résumés aux « jolis coins de France ». Il n’en reste pas moins que la découverte de l’appel à servir dans la mission française de Lyon était une vraie joie pour tous.
Passent quelques semaines jusqu’à l’annonce officialisant la fermeture des centres de formation missionnaires (CFM) dans le monde, et invitant les futurs missionnaires à suivre leur formation en ligne depuis le domicile familial.
En tant que parents, c’est à ce moment-là que nous avons perçu le défi qui allait être le nôtre : une vraie gageure de foi et d’obéissance pour toute notre famille afin d’offrir à notre missionnaire le meilleur cadre possible pour permettre le déversement de l’Esprit.
En en discutant avec des amis de longue date dont le fils servirait en même temps et au même endroit, la plaisanterie fut lancée :
– Oui, je suis très tenté de vous envoyer Jonathan ! Ha ha !
Et puis, la plaisanterie s’est transformée en possibilité puis en réalité. Le lendemain de la mise à part de nos jeunes missionnaires par leurs présidents de pieu respectifs, nos amis ont parcouru 130 km pour déposer leur fils chez nous1.
Nous avons tous ressentis un jour, la bénédiction de la présence des missionnaires dans notre foyer pour un enseignement et parfois un repas. Imaginez-vous cela durer trois semaines ? !
Nous avons ressenti la bénédiction de la présence de deux serviteurs, préparés, enthousiastes et serviables, de notre Seigneur, Jésus-Christ !
Frères, sœur, et parents, nous avons tous fait des efforts pour ne pas allumer les écrans en leur présence ; nous avons écouté beaucoup de musique inspirante ; nous avons gardé une maison plus en ordre ; nous nous sommes couchés et levés plus tôt et avons mieux organisé nos repas.
Nous avons organisé des « bureaux mobiles » pour nous les parents, avons réaménagé notre temps de travail, et faisions même des détours par la terrasse pour ne pas entrer dans le salon qui était réservé à nos missionnaires le temps des cours. Nous avons partagé la maison avec assez de souplesse pour permettre à nos activités professionnelles habituelles et à notre vie familiale de se dérouler de façon normale.
C’était un bonheur d’entendre si souvent les voix, qui nous sont devenues familières, de leurs formateurs et des autres missionnaires de leur district, prier, échanger, rire et témoigner ! Quel bonheur aussi d’entendre son fils expliquer le plan du salut, utiliser les Écritures, témoigner du Sauveur et inviter au baptême lors des mises en situation !
Cerise sur le gâteau, nous avons aussi eu des discussions profondes plus fréquentes en famille.
Enfin, pour les anecdotes, les jeunes frères ont fait des courses en costume élégant dans un hypermarché de campagne en sifflant « Éternel est notre espace » au rayon fruits et légumes, se sont rendus chez la coiffeuse du village ou à la boulangerie avec leur plaque et cela était une expérience de voir les regards curieux attirés par leur plaque missionnaire, avec quelques questions à la clé !
Le CFM à la maison ?
Sans aucun doute, une immense bénédiction à la hauteur du défi initial, et de belles occasions missionnaires !