Pour nous guider en ces derniers jours

Je suis sûr que chacun de vous pourrait raconter des expériences où vous avez été béni en suivant le prophète.

Le fait de respecter ce que les prophètes sont inspirés d’enseigner ne garantit pas que nous ne serons ni ridiculisés ni persécutés, ni que nous n’aurons pas d’autres difficultés du fait de notre obéissance. Mais notre volonté d’obéir finit par apporter « la paix dans ce monde et la vie éternelle dans le monde à venir » (Doctrine et Alliances 59:23).

Néphi et les membres de la famille de Léhi et d’Ismaël qui ont suivi les enseignements de Léhi ont rencontré des difficultés importantes, mais ils ont fini par vivre « selon la voie du bonheur » (2 Néphi 5:27) dans la terre promise. Attendre et croire en de futures bénédictions promises peut poser un défi à une époque où nous sommes frustrés si une recherche à l’aide d’un d’ordinateur prend plus de 0,62 secondes.

Quand j’étais plus jeune, je me demandais pourquoi les gens du Livre de Mormon rejetaient parfois les prophètes. Cela me semblait presque fou. Ne voyaient-ils pas quels en seraient les résultats ? Comment les gens pouvaient-ils en arriver à un point où ils rejetteraient les messages des prophètes et même rejetteraient et haïraient les prophètes eux-mêmes ?

Il y a plusieurs années, j’ai décidé d’étudier les réactions aux messages des prophètes. Parfois, les gens rejetaient les prophètes parce qu’ils étaient jaloux d’eux et de leur pouvoir.

Dans le livre de 3 Néphi, quand Néphi œuvrait avec une grande puissance, « ils [étaient] en colère contre lui parce qu’il avait un plus grand pouvoir qu’eux » (3 Néphi 7:18). Le peuple a même vu Néphi ressusciter son frère des morts : « Et le peuple le vit, et en fut témoin, et fut en colère contre lui à cause de son pouvoir » (3 Néphi 7:20).

Quand Thomas Marsh est revenu à l’Église après sa désaffection, il a expliqué ce qui s’était passé :

« J’ai dû perdre l’Esprit du Seigneur de mon cœur. […]

Je suis devenu jaloux du prophète […] et j’ai négligé tout ce qui était juste, et passé tout mon temps à chercher le mal […]. Je pensais avoir vu une poutre dans l’œil de frère Joseph mais ce n’était qu’une paille, et c’est dans le mien qu’était la poutre […]. Je me suis mis en colère et je voulais que tout le monde soit en colère. J’ai parlé avec Brigham Young et Heber C. Kimball, et je voulais qu’ils soient en colère comme moi ; et j’ai vu qu’ils n’étaient pas en colère, ce qui m’a rendu encore plus furieux. Brigham Young, d’un air prudent, a dit : ‘Êtes-vous le dirigeant de l’Église, frère Thomas ?’ J’ai répondu : ‘Non.’ Il a continué : ‘Eh bien, pourquoi ne laissez-vous pas cela tomber² ?’ »

Il y a d’autres raisons pour lesquelles les gens n’ont pas suivi les conseils des prophètes. L’une des plus courantes est que les prophètes témoignent des péchés des gens et prêchent le repentir. Cela dérange beaucoup de gens. Avant le premier verset du Livre de Mormon, dans la brève introduction que Néphi donne au premier livre de Néphi, nous voyons ce thème se présenter. Néphi écrit : « Le Seigneur avertit Léhi qu’il doit quitter le pays de Jérusalem, parce qu’il prophétise au peuple concernant son iniquité et que celui-ci cherche à lui ôter la vie. » Ce modèle est répété dans les Écritures (voir, par exemple, 1 Néphi 16:2 ; Mosiah 13:4 ; Alma 35:15 ; Hélaman 8:4 ; 13:26-28).

La plupart d’entre nous ne veulent pas entendre dire que nous faisons quelque chose de mal. Nous n’aimons pas être corrigés. Cela devient problématique lorsque la société s’éloigne de plus en plus des enseignements et des commandements de Dieu. Dans une société juste, les gens qui dérivent dans le péché deviennent marginaux ; mais dans une société qui ignore ou rejette les enseignements du Seigneur, ce sont les personnes qui adhèrent aux commandements qui deviennent marginales et sont soumises à de fortes pressions.

Dans le Livre de Mormon, les sociétés les plus enracinées dans des philosophies erronées et dans le péché, comme le peuple du roi Noé, le peuple d’Ammonihah ou les Zoramites, étaient les plus susceptibles de réagir négativement aux messages des prophètes. Au fur et à mesure que la société dérive, le grand et spacieux édifice exerce une influence plus forte sur les personnes. Il semble s’approcher et devenir de plus en plus grand. Les moqueries semblent plus intenses et plus pointues. On dirait qu’il y a plus de personnes qui nous pointent du doigt, et c’est en fait le cas. On exerce de la pression sur nous non seulement pour nous détourner du chemin et du fruit de l’arbre, mais aussi pour nous inciter à nous joindre à elles afin de nous moquer des personnes qui essaient de rester sur le chemin et de les harceler.

Qu’a-t-il fallu à ces sociétés pour en arriver au point où elles rejetteraient les prophètes et auraient même soif de leur sang ? Comment les fausses philosophies et doctrines sont-elles parvenues à s’enraciner dans le cœur du peuple ? Quels facteurs les ont conduits de l’humilité à l’orgueil et de l’obéissance à la belligérance ? C’est peut-être un sujet pour une autre fois.

En observant ces sociétés et ces personnes qui se détournent des prophètes et du Seigneur, nous pouvons en voir les résultats avec du recul. La ville d’Ammonihah a été détruite en un jour. Le peuple du roi Noé a été asservi et beaucoup ont été tués. Les Zoramites étaient mécontents que certains des pauvres parmi eux qui avaient accepté l’Évangile aient été chaleureusement accueillis au pays de Jershon. Cela les a amenés à prendre part à une guerre contre la nation Néphite.

Nous avons tous le choix de suivre le prophète, quel que soit l’état de la société dans laquelle nous vivons. La société peut nous pousser à ignorer ou même à rejeter le message du prophète, mais nous conservons toujours la capacité de choisir. Si nous respectons nos alliances et restons proches du Seigneur, il nous sera beaucoup plus facile de suivre le prophète. Nous aurons l’Esprit pour nous guider et renforcer notre détermination de soumettre notre volonté à celle du Seigneur. Nous pourrons ensuite recevoir les bénédictions du Seigneur.

Il y a quelques années, j’ai eu une conversation sur un sujet qui a des ramifications politiques, mais ce sujet n’avait pas vraiment été abordé par l’Église ou le prophète. La personne avec qui je discutais a dit que si le prophète nous demandait un jour de faire ce dont nous discutions, elle ne le ferait pas, et que cela signifierait pour elle que le prophète n’était plus un vrai prophète. J’ai été surpris et j’ai pensé que c’était une décision très imprudente. Mais après la conversation, je me suis posé cette question : y a-t-il quelque chose à quoi j’attache tellement d’importance, ou qui s’oppose tellement aux tendances actuelles de la société , que cela pourrait me pousser à rejeter le prophète ?

Quand le conseil d’un prophète se heurte à nos sentiments, à nos désirs ou à nos convictions personnels, ou quand ce conseil s’oppose aux opinions largement répandues dans la société, quelle est notre réaction ? Joseph Smith a dit : « Il y a un certain nombres d’années que j’essaye de préparer l’esprit des saints à recevoir les choses de Dieu ; mais nous en voyons souvent certains qui, après avoir souffert comme ils l’ont fait pour l’œuvre de Dieu, se brisent comme du verre dès qu’il se présente quoi que ce soit de contraire à leurs traditions : ils ne peuvent absolument pas résister au feu³. »

Henry B. Eyring, deuxième conseiller dans la Première Présidence, a parlé de la manière de répondre aux conseils des prophètes :

« Lorsque les paroles des prophètes paraissent se répéter, cela devrait capter notre attention et remplir notre cœur de reconnaissance de vivre à une époque aussi bénie.

Rechercher la voie de la sécurité en écoutant les conseils des prophètes est quelque chose de logique pour les personnes qui ont une foi forte. Lorsqu’un prophète parle, les gens qui ont peu de foi peuvent penser qu’ils entendent simplement un homme sage donner de bons conseils. Par conséquent, si son conseil paraît facile à suivre, raisonnable et conforme à ce qu’ils veulent faire, ils l’acceptent. Si ce n’est pas le cas, ils considèrent soit que c’est un mauvais conseil, soit que leur situation justifie le fait qu’ils sont l’exception à ce conseil. Ceux qui n’ont pas la foi peuvent penser qu’ils entendent simplement des hommes qui cherchent à exercer une influence dans un but égoïste. […]

Le fait de ne pas accepter les conseils des prophètes diminue notre capacité d’accepter à l’avenir les conseils inspirés. […]

Chaque fois que j’ai écouté les conseils des prophètes, que j’en ai ressenti la confirmation dans mes prières et qu’ensuite je les ai suivis, j’ai constaté que je me mettais en sécurité. […] 

Il nous arrivera de recevoir des conseils que nous ne pouvons pas comprendre ou qui semblent ne pas s’appliquer à nous, même après avoir dûment prié et réfléchi. Ne négligez pas les conseils, mais gardez-les dans votre cœur. Si quelqu’un en qui vous avez confiance vous remettait ce qui vous semblerait n’être rien d’autre que du sable en vous garantissant qu’il s’y trouve de l’or, il serait sage de votre part de le garder un certain temps dans votre main en le secouant légèrement. Chaque fois que j’ai fait cela avec les conseils d’un prophète, au bout d’un certain temps, les paillettes d’or ont commencé à apparaître et j’en ai été reconnaissant⁴. »

Samuel le Lamanite a dit à ceux qui l’écoutaient qu’ils avaient rejeté les prophètes et écouté d’autres personnes qui leur avaient enseigné à « [marcher] selon l’orgueil de [leurs] yeux, et [à faire] tout ce que [leur] cœur [désirait] » (Hélaman 13:27). Ensuite, il a posé deux questions percutantes : « Combien de temps vous laisserez-vous conduire par des guides insensés et aveugles ? » et « Oui, combien de temps choisirez-vous les ténèbres plutôt que la lumière ? » (Hélaman 13:29).

Aucun d’entre eux ne voulait admettre qu’il voulait suivre des guides aveugles. Ceux qui avaient été trompés n’auraient pas qualifié de « guides aveugles » ceux qui leur enseignaient ces fausses philosophies. En fait, il est probable que les personnes qui répandaient ces mensonges étaient souvent considérées comme éclairées, tournées vers l’avenir, brillantes et socialement conscientes.

Je me demande comment certains de ces guides aveugles du Livre de Mormon procéderaient de nos jours. Pensez à Shérem, qui était instruit et avait la connaissance parfaite de la langue du peuple afin de pouvoir user de beaucoup de flatterie. Avec sa maîtrise de la langue, il prendrait d’assaut le monde des réseaux sociaux. Il ferait des publications malines et accrocheuses, qui seraient relayées parce qu’il saurait exactement comment bien tourner une phrase ou placer une pique.

De son côté, Néhor, avec sa grande force, ses habits somptueux et l’attrait qu’il représenterait aux yeux des gens, serait suivi par des foules sur Instagram. Il personnifierait la « bonne vie » sans les contraintes liées aux commandements et en tirerait profit pour attaquer l’Église et ses enseignements.

Korihor, à son tour, aurait des millions d’abonnés sur YouTube, où il se moquerait librement des croyants et inciterait à faire ce qui est « agréable à l’esprit charnel » (Alma 30:53). Il « s’él[èverait] en discours enflés [et] injur[ierait] » (Alma 30:31) les prophètes et les dirigeants de l’Église. Il rassemblerait davantage d’abonnés en lançant son message : « Tout ce qu’un homme [fait n’est] pas un crime » (Alma 30:17).

Bien sûr, le message sous-jacent de toutes leurs communications serait qu’il n’y a pas de Christ. Leurs enseignements ne sont pas tellement modernes ou originaux. Ils sont plagiés sur ceux de l’auteur des mensonges. Même Korihor a fini par admettre que le diable lui avait enseigné ce qu’il devait dire (voir Alma 30:53).

Quand lesa individus ou les sociétés s’éloignent des enseignements du Seigneur, qui nous parviennent par l’intermédiaire des prophètes, ils cherchent d’autres enseignements qui leur permettent de vivre comme ils le souhaitent, sans cette culpabilité dérangeante.

Jeffrey R. Holland, du Collège des douze apôtres, a expliqué : « Mes jeunes amis, il est triste de constater que c’est une caractéristique de notre époque que, lorsque par hasard les hommes veulent des dieux, ils les veulent peu exigeants, des dieux confortables, des dieux doux, qui non seulement ne font pas de vagues, mais ne soufflent même pas une petite brise, des dieux qui nous tapent sur l’épaule et nous font glousser, puis nous disent d’aller cueillir des fleurs⁵. »

Les guides aveugles et insensés ne nous guideront jamais vers les joies et les bénédictions que le Seigneur veut que nous obtenions. En suivant les prophètes, nous devons être disposés à défendre ce qui est juste face au mépris et aux persécutions, même si ce n’est pas populaire.

Tandis que les guides aveugles et le mépris du monde essaient de nous éloigner de Dieu et de ses bénédictions, les prophètes nous invitent à venir au Sauveur. Les prophètes n’essaient pas de nous convaincre de les adorer mais nous invitent à adorer notre Père céleste et son Fils, Jésus-Christ, et à nous rapprocher d’eux (voir, par exemple, Léhi dans 1 Néphi 8:12).

Il y a quelques années, Jill et moi parlions avec le président Nelson. Il nous a demandé si nous étions disposés à accepter une tâche différente. Le président Nelson a toujours été très gentil avec nous et a traité Jill avec beaucoup d’amour et de respect. Après nous avoir demandé si nous étions prêts à cela, Jill a dit : « Nous ferions tout pour vous, frère Nelson. » Il a immédiatement répondu : « Faites-le pour lui. » Cela nous a frappés Jill et moi. Il nous a enseigné une grande leçon. Le président Nelson voulait que nous ayons les bonnes motivations et les yeux là où ils devraient être dirigés.

Quand nous sommes guidés par les prophètes, en réalité nous suivons leurs conseils pour lui : le Sauveur. Sa grâce suffit à chacun d’entre nous.

Nous savons que le président Nelson a été disposé à suivre les prophètes tout au long de sa vie. Il a renoncé à une carrière prestigieuse suite aux conseils du prophète. Alors qu’il était un chirurgien très occupé et responsable d’une grande famille, il a étudié le chinois parce que le prophète avait évoqué le besoin de membres de l’Église pouvant parler chinois. Nous savons que lorsque le président Monson a demandé aux membres de l’Église d’étudier le Livre de Mormon, frère Nelson s’est immédiatement plongé dedans. À quoi ressemblerait l’Église ou le monde si chacun de nous était aussi disposé à suivre le prophète que le président Nelson l’a été ?

Je sais qu’il y a d’immenses bénédictions à la clé lorsque nous suivons les conseils que le Seigneur donne par l’intermédiaire de ses prophètes. Si ce qu’ils disent est en désaccord avec les tendances actuelles de la société, ayons le courage de les suivre, de les soutenir et de les défendre. Cela ne facilitera pas toujours notre vie mais cela nous amènera systématiquement aux bénédictions promises et à la progression personnelle.