Recevoir la révélation jusqu’à ce que notre foi devienne inébranlable

« La lutte que je soutins devant Dieu » (verset 2). Énos décrit ses efforts pour recevoir la révélation comme une « lutte ». Cela dénote une difficulté et confirme ce que le président Nelson a enseigné, à savoir que « recevoir la révélation demande du travail³ ». Nous ne pouvons pas nous attendre à la recevoir en réponse à un effort désinvolte ou minimal (voir Doctrine et Alliances 9:7-8).

« J’allai chasser des bêtes dans les forêts » (verset 3). La révélation d’Énos est venue alors qu’il était seul dans la forêt, nous montrant que « les moments de tranquillité sont des moments sacrés, qui facilitent la révélation personnelle et inspirent la paix⁴ ». Craignant que notre manque actuel de moments de tranquillité limite notre capacité de recevoir la révélation, M. Russell Ballard (1928-2023), ancien président suppléant du Collège des douze apôtres, a dit : « Les gens d’autrefois connaissaient la solitude comme nous ne pouvons même pas l’imaginer dans notre monde bondé et affairé. Même lorsque nous sommes seuls aujourd’hui, nous pouvons nous connecter avec nos appareils portables et nos téléviseurs afin d’être divertis et occupés. En tant qu’apôtre, je vous pose maintenant la question : Disposez-vous de temps à vous, seul et au calme⁵ ? »

« Les paroles que j’avais souvent entendu mon père dire concernant la vie éternelle […] pénétraient profondément mon cœur » (verset 3). Dans ce moment de tranquillité, Énos a commencé à méditer, ce qui signifie « réfléchir profondément, souvent aux Écritures ou à d’autres choses de Dieu⁶ ». L’expérience d’Énos confirme ce que Henry B. Eyring, deuxième conseiller dans la Première Présidence, a enseigné : « Lorsque nous méditons, nous appelons la révélation par l’Esprit⁷. »

« Et mon âme était affamée » (verset 4). Comme quelqu’un qui a faim de nourriture, Énos avait un désir intense ou une aspiration profonde à connaître les choses de Dieu. Ce désir l’a motivé et l’a qualifié pour rechercher et recevoir la révélation personnelle. Le président Nelson a fait cette promesse : « Lorsque vous tendrez la main pour bénéficier du pouvoir du Seigneur dans votre vie avec la même intensité qu’une personne en train de se noyer cherche à reprendre son souffle, le pouvoir de Jésus-Christ sera vôtre. Lorsque le Sauveur saura que vous voulez véritablement faire appel à lui, lorsqu’il sentira que le désir le plus cher de votre cœur est de bénéficier de son pouvoir, le Saint-Esprit vous fera savoir exactement ce que vous devez faire⁸. »

« Je criai vers lui en une prière [fervente] […] toute la journée […] et lorsque vint la nuit, j’élevais toujours très haut la voix, de sorte qu’elle atteignit les cieux » (verset 4). L’expérience d’Énos montre que la prière intense et persistante favorise la révélation. Cependant, il n’est pas nécessaire que cela arrive grâce à une unique et longue prière. Comme David A. Bednar, du Collège des douze apôtres, l’a expliqué : « Un sprint peut sembler impressionnant à court terme, mais avec le temps, la constance est beaucoup plus efficace, beaucoup moins dangereuse et produit de bien meilleurs résultats. […] Une tentative de prier une fois pendant plusieurs heures ne produira probablement pas les mêmes résultats spirituels que la prière fervente du matin et du soir faite régulièrement pendant plusieurs semaines⁹. »

Comme pour Énos, il y aura des moments dans notre vie où la révélation que nous recherchons ne viendra pas immédiatement. Lorsque cela se produit, nous devons suivre son exemple et continuer de prier avec foi et de placer fidèlement notre confiance dans le Seigneur.

« La voix du Seigneur parvint […] à mon esprit » (verset 10). Énos a su que sa prière avait « [atteint] les cieux » (verset 4) parce qu’il a reçu une réponse du Seigneur. Il écrit : « Une voix me parvint, disant : Énos, tes péchés te sont pardonnés » (verset 5). Bien qu’Énos dise avoir entendu une voix, il dit clairement par la suite qu’il ne s’agissait pas d’une voix audible dans ses oreilles mais d’une voix spirituelle dans son esprit. Il écrit : « La voix du Seigneur parvint encore à mon esprit » (verset 10).

Boyd K. Packer (1924-2015), ancien président du Collège des douze apôtres, a expliqué que « ces communications spirituelles délicates et raffinées ne sont pas vues de nos yeux, ni entendues de nos oreilles. Bien que nous la décrivions comme une voix, c’est une voix qui se ressent plus qu’elle ne s’entend¹⁰. »

L’expérience d’Énos montre que la forme de révélation la plus courante n’est pas quand le Seigneur parle d’une voix audible à nos oreilles ou apparaît à nos yeux mais quand il parle subtilement par l’intermédiaire de son Esprit à notre esprit et à notre cœur (voir Doctrine et Alliances 8:2-3).

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Énos instruisant le peuple

Les bénédictions de la révélation

« Énos, tes péchés te sont pardonnés » (verset 5). Par révélation personnelle, Énos a reçu l’assurance que ses péchés lui étaient pardonnés. C’est l’une des plus grandes bénédictions que nous puissions recevoir par la révélation. En fait, chaque fois que nous recevons la révélation par l’intermédiaire du Saint-Esprit, c’est la preuve que notre cœur change et que nous nous rapprochons de Dieu. Henry B. Eyring a dit : « Si vous avez ressenti l’influence du Saint-Esprit aujourd’hui, c’est une preuve que l’Expiation agit dans votre vie¹¹. »

« Ma foi […] commença à être inébranlable » (verset 11). Ayant reçu la bénédiction qu’il recherchait, Énos a tourné ses désirs vers l’extérieur, vers le bien-être spirituel et le salut éternel des autres. Il a prié pour sa famille parmi les Néphites, puis pour les Lamanites. Pendant qu’il priait, il a ressenti quelque chose de sacré. Il explique : « Et lorsque moi, Énos, j’eus entendu ces paroles, ma foi au Seigneur commença à être inébranlable » (verset 11).

L’une des bénédictions qui découlent du fait de recevoir la révélation personnelle du Seigneur est que ces expériences spirituelles fortifient notre foi en lui. Chaque fois que nous l’entendons, notre foi en Jésus-Christ grandit. Au fil du temps, la révélation régulière peut rendre notre foi en lui inébranlable.

Joseph F. Smith (1838-1918), ancien président de l’Église, a parlé de son expérience à ce sujet : « Lorsque j’étais jeune et que j’ai commencé à œuvrer dans le ministère, j’allais souvent à l’écart et demandais au Seigneur de me montrer quelque chose de merveilleux, afin que je reçoive un témoignage. Mais le Seigneur m’a refusé les miracles et m’a montré la vérité ligne sur ligne, précepte sur précepte, un peu ici et un peu là, jusqu’à ce qu’il m’ait fait connaître la vérité dans tout mon être et que le doute et la peur m’aient absolument quitté. Pour cela, il n’a pas eu à m’envoyer un ange des cieux, ni à me parler avec le son de la trompette d’un archange, mais par les chuchotements de la petite voix douce de l’Esprit du Dieu vivant, il m’a donné le témoignage que j’ai. Et c’est par ce principe et ce pouvoir qu’il donnera à tous les enfants des hommes une connaissance de la vérité qui demeurera en eux¹². »

« Leur foi était semblable à la tienne » (verset 18). Quand Énos a reçu pour la première fois le pardon de ses péchés, le Seigneur a expliqué que c’était « à cause de [sa] foi au Christ, [qu’il n’avait] encore jamais entendu ni vu » (verset 8). Après avoir reçu beaucoup d’autres révélations, Énos a finalement acquis une foi égale à celle de ses pères : « Leur foi était semblable à la tienne » (verset 18). Énos avait une foi au Christ semblable à celle de Léhi, de Jacob et de Néphi, qui avaient tous vu le Seigneur en vision. Bien qu’il l’ait reçu simplement par révélation personnelle par l’intermédiaire du Saint-Esprit, son témoignage était tout aussi sûr que s’il avait vu le Seigneur. Les expériences d’Énos illustrent un principe que D. Todd Christofferson, du Collège des douze apôtres, a enseigné concernant le témoignage de l’apôtre Thomas au sujet du Sauveur : « Une personne peut recevoir la même connaissance ou le même témoignage que Thomas sans le toucher ni le voir [voir Jean 20:29]¹³. »

À la fin de son livre, Énos rapporte qu’il va bientôt mourir et dit : « Alors je verrai sa face » (verset 27). Son dernier témoignage nous rappelle le dernier témoignage de Bruce R. McConkie (1915-1985), du Collège des douze apôtres. Lors de la conférence générale d’avril 1985, quelques jours avant sa mort, il a dit du Sauveur :

« Je suis l’un de ses témoins et, dans un avenir proche, je toucherai les marques dans ses mains et ses pieds, et je mouillerai ses pieds de mes larmes.

Mais je ne saurai pas mieux alors que je ne le sais maintenant qu’il est le Fils tout-puissant de Dieu, qu’il est notre Sauveur et Rédempteur¹⁴. »

« Et je vais bientôt à mon lieu de repos, qui est avec mon Rédempteur ; car je sais qu’en lui j’aurai le repos » (verset 27). Énos savait par révélation personnelle qu’il serait sauvé par Jésus-Christ dans le royaume céleste. Certains supposent que c’est quelque chose que nous ne pouvons jamais savoir dans cette vie. D’autres pensent que cette connaissance nécessite quelque chose de spectaculaire, comme une visite du Sauveur. Cependant, le Seigneur a enseigné que le Saint-Esprit peut donner aux gens la promesse de la vie éternelle par leur fidélité constante à respecter leurs alliances¹⁵. Cette assurance spirituelle dépend de notre fidélité : « Le Saint-Esprit retire le sceau de l’approbation lorsque des alliances sont enfreintes¹⁶. »

Si nous « march[ons] résolument » sur le chemin des alliances, nous efforçant de « persévér[er] jusqu’à la fin », le Seigneur nous donnera des assurances spirituelles le long du chemin jusqu’à ce que nous sachions avec confiance que « [nous aurons] la vie éternelle » (2 Néphi 31:20). « Les Écritures appellent ce processus affermir sa vocation et son élection¹⁷. »

Comme Énos, si nous luttons devant Dieu lorsque notre âme a faim et que notre cœur médite, si nous prions avec ferveur pour nous-mêmes et pour les autres, nous recevrons révélation sur révélation, dans nos moments de calme, jusqu’à ce que notre foi en Jésus-Christ devienne inébranlable et que nous sachions que nous nous reposerons un jour avec lui.