Documentation pour la famille
Deuxième Séance: Communiquer avec Amour


Deuxième Séance

Communiquer avec Amour

« Le mari et la femme ont la responsabilité solennelle de s’aimer et de se chérir et d’aimer et de chérir leurs enfants. »

« La Famille : Déclaration Au Monde »

Objectifs de la séance

Au cours de cette séance, aidez les participants à :

  • Comprendre qu’en ressemblant davantage au Christ et en ayant un changement de cœur, leur désir de communiquer efficacement et convenablement et leur capacité de le faire vont augmenter.

  • Apprendre les méthodes de communication qui accroîtront leur capacité de comprendre les sentiments douloureux et d’en parler.

  • Comprendre qu’un comportement chrétien et une bonne communication fortifient le mariage.

L’amour et la bonne communication

Les prophètes et les apôtres des derniers jours ont enseigné que les parents doivent s’aimer l’un l’autre et aimer leurs enfants : « Le mari et la femme ont la responsabilité solennelle de s’aimer et de se chérir1. »

La communication dans le mariage comprend tous les sentiments, les pensées, les actions ou les désirs exprimés verbalement ou non entre le mari et la femme. Une bonne communication est un témoignage d’amour. La bonne communication favorise la compréhension et le respect mutuels, diminue les conflits et augmente l’amour, en ouvrant les portes aux plus hauts degrés d’intimité humaine. Tous les couples mariés peuvent apprendre à bien communiquer.

Spencer W. Kimball a enseigné la valeur d’une bonne communication :

« Les mots utilisés correctement sont magiques. Certaines personnes les utilisent bien, tandis que d’autres le font mal.

« Les mots sont un moyen de communiquer, et de mauvais signaux donnent de fausses impressions. Il en résulte du désordre et des malentendus. Les mots sont à la base de toute notre vie et sont les outils de notre travail, l’expression de notre affection et le compte rendu de nos progrès. Les mots font palpiter le cœur et couler les larmes de compassion. Les mots peuvent être sincères ou hypocrites. Beaucoup d’entre nous sont dépourvus de mots et par conséquent maladroits dans leurs paroles2. »

L’ampleur des problèmes de communication

Dans une étude nationale portant sur 21 501 couples mariés, David H. Olson, psychologue de l’université du Minnesota, et son associée, Amy K. Olson, ont découvert que la mauvaise communication fait partie des dix premières pierres d’achoppement à la satisfaction conjugale. Quatre-vingt-deux pour cent des gens mariés aimeraient que leur conjoint exprime plus souvent ses sentiments. Les autres réponses liées à la communication, bien que ne figurant pas parmi les dix premières, sont aussi classées très haut : Soixante-quinze pour cent éprouvent des difficultés à demander ce qu’ils veulent à leur conjoint, soixante-douze pour cent ne se sentent pas compris, soixante-et-onze pour cent disent que leur conjoint ne veut pas discuter des problèmes avec eux et soixante-sept pour cent disent que leur conjoint leur fait des critiques désobligeantes3. Cette étude a également révélée qu’une « communication satisfaisante » est en tête des facteurs laissant présager un mariage heureux4.

Adoucir le cœur

Les conjoints font les progrès les plus importants pour améliorer leurs méthodes de communication lorsqu’ils ont le cœur contrit et sont prêts à pardonner et à demander pardon. Chacun peut adoucir son cœur quels que soient les choix de son conjoint.

Victor Cline, psychologue et membre de l’Église, a fait remarquer : « En trente ans de conseil conjugal, j’ai découvert que l’apprentissage de nouvelles méthodes de communication, le fait d’aller à des séminaires sur les méthodes relationnelles ou la lecture de tous les meilleurs livres sur le sujet ne guérissent pas réellement les blessures conjugales tant que les personnes concernées n’ont pas l’esprit contrit ou le cœur adouci. Cet adoucissement du cœur doit d’ordinaire avoir lieu chez les deux conjoints, même si l’un des deux est principalement la cause des problèmes. On ne peut pas forcer son conjoint à changer mais on peut changer. On peut faire le choix d’aimer et de pardonner quoi qu’il arrive. Il en résulte généralement un changement d’attitude et de comportement chez le conjoint5. »

Les Écritures suggèrent que la façon dont les gens communiquent est liée au genre de personnes qu’ils sont. Jésus a enseigné : « Ce qui sort de la bouche vient du cœur » (Matthieu 15:18). Jacques a déclaré dans son épitre : « Si quelqu’un ne bronche point en paroles, c’est un homme parfait, capable de tenir tout son corps en bride » (Jacques 3:2). L’amélioration de la communication peut demander des changements fondamentaux du caractère, de la pensée, des sentiments et du comportement d’une personne. En tant que disciples du Christ, nous cherchons à devenir comme lui, comme il l’a commandé dans ses enseignements aux disciples néphites : « Quelle sorte d’hommes devriez-vous être ? En vérité, je vous le dis, tels que je suis » (3 Néphi 27:27).

Améliorer la communication

Les recommandations suivantes aideront les gens à améliorer la communication dans leur mariage.

Éliminer les façons destructrices de se parler l’un à l’autre

En plus de vingt ans d’étude des rapports conjugaux, le psychologue John Gottman a identifié quatre types de communication qui détruisent souvent les mariages :

  • La critique : « Attaquer la personnalité ou le caractère d’une personne… habituellement en accusant. »

  • Le mépris : Insulter ou avilir le conjoint ; indiquer en paroles ou en actions que l’on considère le conjoint comme « stupide, dégoûtant, incompétent ou idiot ».

  • La défensive : Répondre sur la défensive aux récriminations, à la critique ou au mépris en trouvant des excuses, en niant, en argumentant, en geignant ou en rejetant la faute sur l’autre au lieu de chercher à résoudre le problème.

  • Le retrait : Se renfermer physiquement ou émotionnellement lors des conflits en devenant comme un mur6.

Certains maris et certaines femmes disent et font sans réfléchir des choses qui entravent le partage et l’écoute. Les années de répétition enracinent profondément les mauvaises habitudes. Parfois, les problèmes sont plus importants si le conjoint coupe intentionnellement la communication par colère, pensée négative, frustration personnelle, malveillance ou indifférence. Il sera peut-être nécessaire pour ces couples de recevoir une aide ecclésiastique et psychologique pour résoudre les problèmes. Si pour certains la communication est une pierre d’achoppement dans leur mariage, ils doivent examiner la façon dont ils se parlent et pourquoi ils agissent ainsi, puis résoudre tous les problèmes sous-jacents.

En plus de supprimer les types de communication destructeurs, les conjoints doivent augmenter la communication positive. « [Le] rapport magique est de 5 pour 1», dit John Gottman. Lorsque des sentiments et des échanges positifs ont lieu cinq fois plus souvent que des échanges et des sentiments négatifs « le mariage a des chances d’être stable7 ».

Dans son étude, John Gottman a découvert que les gens satisfaits et heureux en mariage sont beaucoup plus positifs vis-à-vis de leur conjoint. Ils échangent positivement en :

  • Témoignant de l’intérêt pour ce que dit leur conjoint.

  • Étant affectueux par des gestes tendres, en se tenant la main et en exprimant leur amour.

  • Montrant qu’ils se préoccupent de leur conjoint par de petits gestes de gentillesse, des cadeaux de temps en temps et des appels téléphoniques.

  • Témoignant de la reconnaissance en exprimant des remerciements, en faisant des compliments et en montrant de la fierté pour leur conjoint.

  • Exprimant leur souci lorsque leur conjoint a des difficultés.

  • Ayant de la compassion, en montrant qu’ils comprennent et ressentent ce qu’éprouve leur conjoint.

  • Étant tolérant, en faisant savoir à leur conjoint qu’ils acceptent et respectent ce qu’il dit même lorsqu’ils ne sont pas d’accord.

  • Plaisantant et en s’amusant ensemble sans offenser.

  • Exprimant de la joie lorsqu’ils sont enthousiastes ou contents8.

L’objectif final consiste à supprimer totalement les échanges négatifs ; pour y arriver les conjoints doivent s’efforcer d’augmenter leurs échanges positifs et de diminuer les négatifs.

Reconnaître et accepter les différences

Certaines personnes se comportent comme si elles croyaient que leur conjoint doit penser et agir comme elles. Lorsque les conjoints sont conscients de leurs différences, les acceptent et les apprécient, ils sont plus compréhensifs et sensibles aux besoins et à la façon de faire de leur conjoint.

De nombreux livres et articles à succès et scientifiques ont été rédigés sur les différences entre les hommes et les femmes, particulièrement sur les styles et les modes de communication. En réalité, deux personnes, quelles qu’elles soient, peuvent être très différentes. Certains auteurs et conférenciers soutiennent que les femmes mettent davantage l’accent sur l’interdépendance, les liens avec autrui et la coopération, et qu’elles abordent les problèmes par le consensus et l’écoute, ainsi qu’en posant des questions, en exprimant des sentiments et leurs problèmes personnels. Ces personnes disent également que les hommes mettent en général davantage l’accent sur l’indépendance, la liberté, le statut et l’autorité et qu’ils abordent les problèmes en agissant sur ces derniers, en donnant des conseils, en rassurant et en trouvant des solutions.

Ces livres et ces articles sont intéressants et en général bien accueillis par le public mais les différences décrites varient d’une personne à l’autre et d’une culture à l’autre. Les tendances de la société, l’éducation familiale et le métier ont de l’influence sur la façon de penser, de communiquer et de vivre avec les gens. Les maris et les femmes doivent comprendre que leur conjoint a des façons de communiquer différentes des leurs. Ces différences ne doivent pas être un obstacle. Une communication différente ou une façon de réagir différente à une situation précise peuvent devenir une force dans un mariage.

Étudier les styles de pensée destructeurs

Les gens ont du mal à communiquer positivement s’ils ont des pensées négatives concernant leur mari ou leur femme. Les pensées négatives sont souvent faussées, la personne pouvant surestimer ses forces tout en se concentrant sur les faiblesses de son conjoint. Les participants peuvent commencer à corriger les pensées faussées qu’ils ont en les remettant en cause, en recherchant les preuves qu’elles sont erronées, en regardant les comportements désagréables sous un autre angle et en considérant que le comportement de leur conjoint est motivé par de bonnes intentions. Ils peuvent aussi prier pour que le Seigneur les aide à voir leur conjoint comme il le voit. Parfois, si un conjoint parle avec gentillesse à l’autre, les deux vont avoir des pensées et des sentiments positifs.

John Gottman a constaté que les pensées négatives sont souvent liées au sentiment d’être une victime innocente ou d’être indigné à juste titre ; ces pensées peuvent se manifester séparément ou ensemble9. Les personnes qui sont des victimes innocentes ont souvent peur de leur conjoint ; elles se sentent injustement accusées, maltraitées ou peu appréciées. Certaines deviennent si craintives qu’elles n’osent plus se défendre. Elles trouvent une justification dans le fait d’être une victime et elles utilisent leur mentalité de victime comme excuse pour refuser la responsabilité de sauver leur mariage10.

La personne indignée et sûre de son bon droit éprouve de « l’hostilité et du mépris » pour son conjoint qui l’a blessée. Elle croit que sa colère est justifiée et veut parfois se venger. Souvent les personnes qui se sentent blessées ou sont en colère ne veulent pas utiliser de bonnes méthodes de communication. Elles ne veulent pas écouter ni essayer de comprendre11.

Il est bon de prendre en compte ses besoins personnels dans le mariage mais certains maris et certaines femmes sont égocentriques et concentrent leurs pensées sur la satisfaction personnelle. Ils rejettent parfois la responsabilité sur les autres au lieu d’accepter leur responsabilité dans le problème ou bien ils peuvent mentir sur leurs actions ou les nier. Ils peuvent dédaigner ou rabaisser leur conjoint s’ils ne satisfont pas leurs attentes égoïstes.

Parfois les gens se sentent tellement submergés par leur négativisme ou celui de leur conjoint qu’ils deviennent hostiles, se mettent sur la défensive ou deviennent réservés et commencent à se retirer. La communication constructive devient alors presque impossible.

Soigner la communication

Les femmes et les maris peuvent s’exercer à améliorer les méthodes qui vont les aider à mieux communiquer. En remplaçant les vieux modes de communication destructeurs par de nouvelles et meilleures façons de communiquer, ils créent un cadre plus favorable qui peut amener le changement de cœur décrit plus tôt dans cette section. Cependant, une bonne communication implique de prendre des risques. Lorsque les maris et les femmes ouvrent des canaux de communication, ils commencent à se sentir plus en sécurité pour exprimer des sentiments délicats dont ils avaient peur de parler auparavant. Des différences peuvent faire surface ; des conflits peuvent se produire. La douleur qui en découle est cependant habituellement de courte durée. Les blessures relationnelles commencent à cicatriser lorsque les conjoints arrivent à comprendre et à accepter les sentiments de leur conjoint. Les problèmes peuvent être résolus lorsque les conjoints arrivent à parler des problèmes sous-jacents avec doigté et délicatesse.

Les méthodes suivantes aideront les conjoints à améliorer leur communication.

Être intéressé et attentif lorsque le conjoint parle. Les gens peuvent témoigner un intérêt non verbal en maintenant le contact visuel sans fixer la personne et en étant attentifs au lieu d’avoir l’air distants ou ennuyés.

Lorsque le conjoint est préoccupé ou a besoin de parler, le mari ou la femme doit mettre ses intérêts personnels de côté et écouter. Si d’autres obligations rendent l’écoute impossible, les conjoints doivent s’organiser pour continuer cette conversation dès que possible. Lorsqu’ils écoutent leur conjoint, les gens doivent être conscients de leur langage corporel et doivent montrer qu’ils écoutent par un hochement de tête ou en disant : « Je vois », « En effet », etc. Russell M. Nelson, du Collège des Douze, a donné ce conseil : « Il est essentiel de prendre le temps de se parler pour garder intactes les lignes de communication. Si le mariage est une relation de première importance dans la vie, il mérite nos heures de plus grande écoute12 ! »

Poser des questions. On peut inciter son conjoint à parler en posant des questions telles que : « Quelque chose à l’air de te déranger. Est-ce que tu veux en parler ? »

Certains maris et certaines femmes évitent les conflits ou hésitent à dire ce qu’ils pensent et ressentent par peur de provoquer des querelles. Ainsi, ils ne parlent peutêtre pas de sujets sensibles l’un avec l’autre. Cependant, les sentiments ont peu de chances de changer si l’on n’en discute pas. On peut aider son conjoint à discuter de ces sujets sensibles en lui demandant quels sont ses pensées et ses sentiments avec le désir sincère de comprendre son point de vue. Une fois que les deux conjoints comprennent le point de vue de l’autre, ils peuvent commencer à rechercher des solutions.

Écouter activement. Les personnes qui savent bien écouter reformulent de temps en temps ce qu’elles entendent. Lorsqu’elles le font, elles témoignent de l’intérêt et un désir de comprendre le message de la personne qui parle. Si elles n’ont pas bien compris, cette dernière peut fournir des explications.

Le mari ou la femme pourra dire : « Laisse-moi reformuler ce que je pense que tu as dit pour être sûr(e) que je l’ai bien compris. » (Par exemple : « Cela te blesse que j’aie acheté le canapé sans en parler d’abord. Tu t’es senti(e) mis(e) à l’écart et ignoré(e). C’est cela ? » ou « Tu as l’impression que je n’ai pas suivi une règle tacite sur les décisions à prendre en commun lorsque j’ai acheté ce canapé et cela te blesse. C’est cela ? ».) Les gens peuvent répéter ce qu’ils comprennent du message jusqu’à ce que le conjoint soit d’accord avec ce que comprend celui qui écoute. Celui qui écoute ne doit pas couper l’autre pour imposer son point de vue. Il doit accepter les pensées et les sentiments de l’autre personne et ne pas la critiquer ni la juger.

Exprimer ses intentions. Avant de traiter un sujet difficile, les gens peuvent tout d’abord exprimer leurs intentions, ce qu’ils veulent pour leur relation, pour leur conjoint et pour eux-mêmes. S’ils ont de bonnes intentions, leur conjoint va comprendre qu’ils veulent résoudre le problème et non critiquer ou se plaindre.

Lorsque des problèmes se produisent dans le mariage, la personne qui est fâchée laisse parfois seulement libre cours à ses sentiments ou s’engage dans des modes de communication destructeurs comme la critique, le mépris, la défensive et le retrait. Si ce comportement se produit, il détériore généralement la relation et le conjoint se sent rejeté, humilié, triste, blessé, frustré ou en colère. Une meilleure méthode consiste pour le mari ou la femme à traiter le problème en ayant pour but de le résoudre et pas seulement de s’en plaindre. Ainsi, le conjoint peut commencer en exprimant son intention de résoudre le problème. Par exemple : « Je tiens à ce que tu saches que je t’aime et que notre relation est importante pour moi. Il faut que nous parlions d’un problème. Je désire que nous le résolvions afin de continuer à nous sentir proches l’un de l’autre et à avoir de bons sentiments l’un envers l’autre. »

S’exprimer à la première personne. Les gens devraient s’exprimer à la première personne lorsqu’ils sont en colère plutôt qu’à la deuxième.

À la première personne, on exprime ses sentiments personnels et on en donne les raisons (par exemple : « Je suis agacé lorsque les factures ne sont pas payées à temps et que les chèques ne sont pas notés sur le carnet de chèques ») au lieu de réprimander son conjoint. S’exprimer à la première personne communique que la responsabilité des sentiments repose sur celui qui les explique (par exemple : « Je suis en colère » plutôt que « Tu me mets en colère »).

Les messages à la deuxième personne transmettent des renseignements critiques, négatifs et souvent déformés concernant le conjoint (par exemple : « Tu es paresseux » ou « Tu ne ranges jamais derrière toi »). S’exprimer à la deuxième personne engendre le ressentiment, la défensive et les représailles.

Parler sans être sur la défensive et accepter la vérité. Les gens doivent accepter la vérité lorsqu’on les critique ou qu’on les accuse. Lorsqu’ils acceptent la responsabilité de leurs erreurs, ils peuvent apaiser les conflits et augmenter leur crédibilité. S’ils refusent la vérité, ils intensifient souvent les problèmes et apparaissent comme faibles et coupables.

John Gottman décrit la défensive comme l’une des façons les plus dangereuses et destructrices de communiquer. Il a fait remarquer qu’elle « peut mener à une spirale négative sans fin ». La défensive consiste à nier la responsabilité, chercher des excuses, ne pas être d’accord, critiquer, attaquer, être cynique ou sarcastique et geindre.

Par contre, si l’on n’est pas sur la défensive, on assume ses responsabilités, on admet ses erreurs, on recherche des solutions aux problèmes, on accepte sincèrement de changer et on reconnaît respectueusement les sentiments de son conjoint. John Gottman a remarqué que les gens qui apprennent à ne pas être sur la défensive vont certainement améliorer leur mariage : « La meilleure tactique pour court-circuiter la communication défensive est de décider de voir les choses positivement concernant votre conjoint et de réintroduire les compliments et l’admiration dans votre relation13. »

Lorsque les gens acceptent la vérité et apprennent à parler sans être sur la défensive, ils peuvent se rappeler l’efficacité de ces simples mots : « Je suis désolé. » Des excuses sincères arrêtent les conflits et apaisent les sentiments de colère et les disputes.

Faire des compliments sincères. Les compliments sincères améliorent la communication et aident les gens à avoir une bonne estime d’eux-mêmes. Comme John Gottman l’a suggéré : « Rappeler à votre conjoint (et à vous-même !) que vous l’admirez vraiment, a un effet puissant et positif sur le reste de votre conversation14. » Ces compliments fortifient les relations.

Exprimer clairement ses préférences. L’auteur Susan Page a remarqué que des conjoints passent des années sans exprimer leurs préférences ou leurs attentes15. Certaines attentes sont simples, comme une demande de sortir les poubelles ou de porter une assiette jusqu’à l’évier après le dîner ; d’autres sont moins banales. Susan Page indique que les attentes non communiquées peuvent entraver une relation pendant des années. Souvent, lorsque les attentes ne sont pas satisfaites, les gens sont déçus, frustrés et en colère, même s’ils n’ont pas exprimé leurs désirs ou leurs attentes. Ils finissent parfois par perdre leurs illusions sur leur relation.

Voici quelques raisons courantes de ne pas exprimer ses désirs et ses attentes : « Il devrait savoir ce que je veux » ; « Elle va penser que je la critique » ; « Je devrais me satisfaire de ce que j’ai » ou « Je ne l’aurai jamais, alors pourquoi demander ? ». Et pourtant, en demandant ce qu’ils désirent, les gens montrent qu’ils assument la responsabilité de leur relation. La demande fortifie généralement la relation. Même si la demande n’est pas accordée ou crée un conflit, elle aura permis d’aborder le problème. Une fois qu’un problème est exprimé, on peut y travailler et finalement le résoudre16.

Les gens doivent agir avec sagesse pour demander ce qu’ils désirent, se souvenant que toute demande n’est pas convenable. Ils doivent :

  • Avoir clairement à l’esprit ce qu’ils veulent avant de le demander.

  • Choisir le bon moment pour faire la demande. Le conjoint risque d’être moins ouvert quand il est préoccupé par d’autres choses.

  • Être précis. Par exemple, ils pourraient dire : « Tu veux bien sortir les poubelles ? » au lieu de « J’aimerais que tu sois plus serviable. »

  • Exprimer brièvement la demande sans la délayer pour la justifier. Par exemple, ils pourraient dire : « J’aimerais un baiser avant de partir travailler. » au lieu de « Je sais que c’est beaucoup demander et parfois tu n’es pas complètement réveillée, mais je me sentirais mieux si… »

  • Demander sans exiger. « Est-ce que tu veux bien… » est une bonne introduction. Les gens doivent comprendre que le conjoint a le droit de refuser, particulièrement si la demande n’est pas convenable17.

Si la demande semble convenable, que la personne en a vraiment besoin et que le conjoint la refuse, elle peut refaire la demande d’une autre façon. Le conjoint peut avoir besoin de temps pour comprendre combien la demande a d’importance18.

Examiner la façon dont vous vous parlez (la manière par rapport au contenu)

Parfois les conjoints se concentrent tellement sur les problèmes à gérer, par exemple : qui paye les factures ou sort les poubelles (problème de contenu), qu’ils ne voient pas que la façon dont ils communiquent (la manière) est ce qui cause le plus grand problème. Ils essaient de résoudre les problèmes de communication en continuant à faire des choses qui ne marchent pas, comme crier, ergoter ou sermonner. Au lieu d’aider à résoudre les problèmes, cela contribue à poursuivre la dispute. Si les conjoints examinent et changent leur façon de communiquer, en la rendant plus efficace, ils résolvent mieux les conflits et acquièrent une nouvelle perspective qui les mène à de meilleurs échanges.

Un couple a suivi une thérapie parce que la femme avait peur de la colère de son mari. Il avait frappé sur le mur de la chambre pendant une dispute et cassé le placoplatre. Pendant la thérapie, il a affirmé qu’il ne ferait jamais de mal à quelqu’un mais elle soutenait que lorsque l’on frappe sur des objets on en arrive à frapper sur des gens (problème de contenu).

Plutôt que de permettre aux conjoints de débattre sans fin sur le fait que le mari pourrait frapper quelqu’un, le thérapeute s’est concentré sur la façon dont ils géraient d’habitude les conflits, y compris celui qu’ils avaient actuellement. La femme se plaignait souvent à son mari des problèmes qui la préoccupaient. Il se sentait accusé et émotionnellement accablé. Ne sachant pas quoi dire, il arrêtait de parler et partait. Elle interprétait son retrait comme un rejet de ses sentiments. Elle le suivait alors d’une pièce à l’autre, exigeant qu’il lui parle. Il finissait par exploser.

Lorsque le couple a eu identifié ce processus, le thérapeute l’a aidé à modifier sa façon de résoudre les problèmes. La femme a appris à exprimer ses sentiments en étant moins importune tandis que le mari a appris à écouter les sentiments de sa femme et à bien y réagir.

Communiquer efficacement

Marvin J. Ashton, du Collège des Douze, a indiqué comment les gens peuvent apprendre à communiquer avec plus d’amour : « Je prie pour que notre Père céleste nous aide à mieux communiquer au foyer en étant prêts à sacrifier, à écouter, à exprimer nos sentiments, à éviter de juger, à garder les confidences et à être patients… La communication peut contribuer à unir la famille si nous y travaillons et faisons des sacrifices pour cela19. »

Notes

  1. « La famille : Déclaration au monde », Le Liahona, octobre 2004, p. 48.

  2. « Love Versus Lust », Brigham Young University Speeches of the Year, Provo : Brigham Young University, 1962, p. 2.

  3. David H. Olson et Amy K. Olson, Empowering Couples: Building on Your Strengths, Minneapolis : Life Innovations, Inc., 2000, p. 7, 24. Des renseignements supplémentaires se trouvent sur le site www.prepare-enrich.com. Ce site Web n’est pas affilié à l’Église et le fait qu’il figure ici n’implique pas qu’il ait reçu son aval.

  4. Empowering Couples, p. 9.

  5. « Healing Wounds in Marriage », Ensign, juillet 1993, p. 18-19.

  6. Tiré de Why Marriages Succeed or Fail, Dr John Gottman. Copyright © 1994 John Gottman. Réimprimé avec la permission de Simon & Schuster, Inc. NY. Pages 72-95. Citations tirées des pages 73, 79.

  7. Why Marriages Succeed or Fail, p. 57.

  8. Why Marriages Succeed or Fail, p. 59-61.

  9. Why Marriages Succeed or Fail, p. 105.

  10. Why Marriages Succeed or Fail, p. 105-107.

  11. Why Marriages Succeed or Fail, p. 107-108.

  12. Voir L’Étoile, juillet 1991, p. 23.

  13. Why Marriages Succeed or Fail, p. 181.

  14. Why Marriages Succeed or Fail, p. 196.

  15. The 8 Essential Traits of Couples Who Thrive, New York: Dell Publishing, 1997, p. 152.

  16. The 8 Essential Traits, p. 152-153.

  17. The 8 Essential Traits, p. 157-158, 160-161.

  18. The 8 Essential Traits, p. 161.

  19. Conference Report, avril 1976, p. 82 ou Ensign, mai 1976, p. 54.