Se délecter des chants du cœur

Walnetta Broederlow McCall n’avait que neuf ans lorsqu’un missionnaire a demandé si quelqu’un pouvait jouer du piano pour leur congrégation naissante. « J’ai prudemment levé la main », se souvient-elle. Le missionnaire, Elder Charles W. Ashman, ne s’est pas laissé décourager par son âge ou son inexpérience. Il a donné à Walnetta des hymnes à répéter, et la semaine suivante, elle est devenue la pianiste de leurs réunions.

Lorsque la famille de Walnetta a émigré de Fidji à Devonport, sur la côte nord d’Auckland, quelques années après la Seconde Guerre mondiale, son père, Oscar P. Broederlow, était le seul membre connu de l’Église de Jésus-Christ des Saints des Derniers Jours dans cette région. Mais les missionnaires se sont mis au travail et il y a bientôt eu suffisamment de nouveaux convertis pour organiser des réunions dans le Devonport Labour Hall, organisées par la mère de Walnetta, Hilda E. Lobendahn Broederlow.

Une fois l’organisation de la Société de Secours mise en place, le petit groupe de sœurs s’est réuni chaque semaine dans la maison de Sœur Norma Roberts. La mère de Walnetta l’emmenait avec elle pour qu’elle puisse accompagner au piano les mamans dans leurs chants. « La Primaire n’avait pas encore été organisée », se souvient-elle, « et je suis toujours étonnée de constater qu’en ce qui me concerne, la participation à la Société de Secours a précédé la Primaire ! »

Les compétences musicales de Walnetta se sont renforcées au fur et à mesure qu’elle continuait à servir. Elle a été témoin de la croissance miraculeuse de l’Église dans sa région, ce qui lui a donné l’occasion de développer son talent. Au début de son adolescence, sa branche est devenue une paroisse (Auckland 5th Ward), et sa nouvelle chapelle a reçu un orgue à tuyaux électriques. Walnetta n’avait jamais joué de l’orgue auparavant. « L’installateur m’a remis une brochure et m’a donné un aperçu très rapide, cela a pris environ quinze minutes », dit-elle. C’est la seule fois qu’elle a reçu des instructions pour jouer de l’orgue… mais cela ne l’a pas effrayée. « Je savais que le Seigneur m’aiderait. J’ai alors fait en sorte d’apprendre tout ce que je pouvais et de pratiquer, pratiquer, pratiquer ! ».

Depuis 70 ans maintenant, le dévouement de Walnetta pour la musique a béni un grand nombre de personnes. Lorsque le président Steve Midgely, ancien président du pieu de Whangarei, a eu du mal à trouver une organiste pour une conférence de pieu, Walnetta a été heureuse de répondre à sa demande. Et chaque fois que le président de l’Interrégion, David Baxter présidait les réunions de Sainte-Cène dans la paroisse de Takapuna, il s’arrêtait toujours à l’orgue après le service pour remercier Walnetta pour la musique.

« Je suis sûre que je parle au nom de tous les musiciens quand je dis que nous nous sentons appréciés quand les frères et les membres expriment leur reconnaissance pour la musique et les chants que nous interprétons », dit-elle. « J’ai joué pour des réunions de paroisse, de pieu et de l’Interrégion du Pacifique [et] j’ai accompagné des chorales de l’Église, notamment lors de concours de musique locaux. » Elle se sent honorée d’avoir pu travailler avec tant de chanteurs et d’instrumentistes talentueux de l’Église lors de performances musicales.

Au fil des ans, Walnetta a servi dans de nombreux appels et elle a également apprécié ces expériences. Aujourd’hui, elle se sent tout aussi privilégiée d’interpréter un prélude musical dans sa paroisse actuelle de Taupo, d’inviter le Saint-Esprit et de donner un ton respectueux aux réunions de Sainte-Cène. En pensant à l’amour qu’elle ressent pour son appel, elle se dit très reconnaissante du cadeau que lui a fait Elder Ashman il y a tant d’années lorsqu’il a demandé une pianiste bénévole. « Son invitation à jouer pour nos réunions et sa confiance en moi ont béni ma vie », dit-elle.

La musique est rapidement devenue l’expression de son amour pour notre Père céleste et Jésus-Christ, et chacun des hymnes qu’elle a appris revêt une grande signification pour elle. Le premier hymne qu’elle a joué était « Lord, Dismiss Us with Thy Blessing [Seigneur, laisse-nous partir avec ta bénédiction] ».

« C’est une prière qui dit que l’Esprit de Dieu sera toujours avec nous », dit Walnetta, « et au fil des ans, cette vérité s’est manifestée dans ma vie. »

Y a-t-il un hymne qu’elle préfère ? Après un moment de réflexion, la conclusion de Walnetta est non. « Ce qui importe le plus pour moi, c’est que, quel que soit le cantique que je joue, je suis toujours reconnaissante de ressentir l’Esprit en jouant ce cantique. » Elle poursuit : « Spencer W. Kimball (1895-1985) a dit un jour : ‘Nous sommes en position, en tant que musiciens, de toucher l’âme de ceux qui écoutent.’¹

« Je ressens cette responsabilité. »