Le Liahona
Pourquoi est-ce que cela m’arrive à moi ?
Janvier 2024


Persévérer jusqu’à la fin

Pourquoi est-ce que cela m’arrive à moi ?

Addendum de Noëlla LEVENT, correspondante « Pages locales du Liahona » du Pieu de Lille :

« Faisant moi-même quotidiennement face à la maladie, j’ai été particulièrement touchée par la foi et la confiance en Dieu de cette sœur qui a notamment souffert physiquement durant toute sa vie, et qui est décédée le 18 août 2023, à l’âge de 50 ans. Voici les paroles qu’elle a prononcées lors d’un discours le 20 novembre 2022. »

Beaucoup d’entre nous, faisant face à des difficultés a priori insurmontables et particulièrement douloureuses, se sont posé cette même question.

Le prophète Joseph Smith, lui-même a interrogé le Père lorsqu’il était dans la prison de Liberty.1

Jésus lui-même s’écria d’une voix forte : « Eli, Eli, Lama sabachthani ? C’est-à-dire : Mon Dieu, mon Dieu, pourquoi m’as-tu abandonné ?2 »

Se pourrait-il que nous ne puissions être admis dans la gloire de Dieu, dans le royaume Céleste sans devoir connaître le fiel de la souffrance ? Les épreuves seraient-elles le chemin par lequel nous devrions passer pour être capables de goûter à la plénitude de bonheur et de paix que le Père a préparée pour nous ? En bref, les épreuves seraient-elles des bénédictions cachées ?

Parfois, la vie ressemble à un parcours d’obstacles miné par les tentations, les faiblesses, la malveillance, les dommages collatéraux du libre arbitre, la fatalité, la malchance, etc.

Quand nous enfreignons les lois physiques de l’univers, nous en subissons inévitablement les conséquences.

… La raison voudrait que la conséquence subie, si douloureuse fût-elle, nous enseigne à ne pas répéter ces mêmes erreurs. La souffrance, l’épreuve, est dans ce cas un excellent instructeur. Par le biais de cette expérience, nous devenons plus sages.

De même, enfreindre les lois de l’Évangile nous fait encourir une souffrance spirituelle : le remords, le regret, la culpabilité, la honte.

Les péchés nous éloignent du Saint-Esprit, ce qui ajoute à la douleur émotionnelle de la confusion et un sentiment de solitude.

Mais la beauté de la création de notre Père céleste est telle que cette souffrance n’a pas vocation à demeurer sans fin ni bénéfice.

Le Christ a été préordonné pour être notre Sauveur. Bénis sont ceux qui dans l’affliction de leurs péchés se souviennent qu’ils peuvent et doivent se tourner vers lui pour le pardon de leurs fautes et l’octroi d’une paix durable de l’âme.

Les tribulations que nous subissons ne sont pas toujours le fait de nos propres choix, de nos propres erreurs et manquements ou de nos propres faiblesses. Maintes fois, nous sommes les victimes collatérales des actions d’autrui.

En quoi cette souffrance-là peut-elle être une bénédiction ? Une condition est essentielle : il faut résister à l’appel insidieux de l’amertume !

Comment ne pas sombrer sous l’apitoiement ? Il faut se souvenir !

Se souvenir que ce que nous ressentons, ce que nous vivons, le Christ a choisi de le vivre aussi afin de comprendre la moindre de nos angoisses pour mieux nous secourir ; se souvenir que dans la lutte de cette épreuve terrestre il est avec nous et non contre les autres ; se souvenir de la réponse du Seigneur à Joseph Smith lorsque ce dernier était au fond de son cachot : « Mon fils, que la paix soit en ton âme ! Ton adversité et tes afflictions ne seront que pour un peu de temps ; et alors, si tu les supportes bien, Dieu t’exaltera en haut ; tu triompheras de tous tes ennemis.3 »

La capacité de résister à la tentation d’abandonner, la longanimité, sera non seulement une bénédiction pour nous-mêmes, mais aussi pour ceux que nous secourrons ensuite, car ayant connu l’affliction, nous saurons comment venir en aide à notre prochain.

Il reste enfin ces afflictions dont on ne peut imputer la responsabilité à personne. Certaines maladies, le départ d’êtres chers, les catastrophes naturelles.

Ont-elles un sens ?

Comment peuvent-elles nous arriver quand on s’est efforcé de respecter diligemment toutes nos alliances avec Père céleste ?

D.Todd Christofferson nous rappelle que : « Certains comprennent mal les promesses de Dieu, pensant à tort que l’obéissance à ses lois produit des résultats précis, selon un calendrier précis… »

Les choses ne sont pas aussi mécaniques dans l’économie divine.

Dieu honorera véritablement ses alliances et les promesses qu’il a faites à chacun de nous. Il est essentiel d’honorer ses lois et d’y obéir, mais toutes les bénédictions liées à l’obéissance à la loi ne sont pas façonnées, modelées, et ne se produisent pas, selon notre calendrier et nos attentes.

Les épreuves sont l’occasion de fortifier notre foi en notre Père céleste, au pouvoir rédempteur du sacrifice expiatoire de son fils Jésus-Christ et la validité éternelle de son Évangile. Cette foi nous prépare à être les dignes héritiers du Père dans les cieux, à un jour nous voir confier des milliards d’esprits à guider comme il l’a fait avec nous et baigner dans la joie de notre postérité.

Références

  1. D&A 121:1-6.

  2. Matthieu 27:46.

  3. D&A 121:7-8.